QU’EST CE QUE LA PSYCHOGENEALOGIE ?
La psychogénéalogie est l’étude de la trame inconsciente de l’histoire familiale.
A l’appui de la pratique de la thérapie familiale et systémique, Anne Ancelin Schützenberger développe cette pratique clinique dans les années 1970, qui donne naissance à la psychanalyse transgénérationnelle théorisée par les psychanalystes Françoise Dolto, Didier Dumas, Nicolas Abraham et Maria Torok, dans les années 1980.
Cette démarche psychothérapique vise à se libérer des difficultés rencontrées au cours de la vie d’adulte, par un rappel des blessures vécues par les aïeux transmises sur les générations suivantes.
Le principe de base énonce qu’à la naissance et même bien avant, dès qu’il se développe dans le giron de sa mère, un enfant reçoit de nombreux messages de ses parents et de sa famille. Outre l’héritage génétique, les parents transmettent sans s’en douter leurs histoires familiales. Cela signifie que nous sommes un maillon de la chaîne des générations qui nous précèdent et qui nous succèdent.
Nos parents, grands-parents et aïeux nous lèguent leurs souffrances et traumatismes non résolus. Leurs secrets, deuils non faits, les non-dits tels que morts précoces, abus sexuels, émotionnels et intellectuels sont dans les bagages que nous devons porter mais qui ne sont pas à nous.
« Si tu te tapes la tête contre un vase et que ça sonne creux,
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En observant ces données à travers les générations, une problématique émerge souvent sous la forme de répétitions de schéma familial. Ce ne sont pas de simples coïncidences, notre inconscient a bonne mémoire.
Par exemple on observe des syndromes de date anniversaire : quelqu’un a un accident à la jambe le jour anniversaire de l’amputation de la jambe de son arrière grand-père. Un autre a été conçu le jour de naissance d’un aïeul. Certains prénoms sont aussi révélateurs soit parce qu’ils reviennent à plusieurs générations, soit parce qu’ils sont parlants par eux-mêmes : René par exemple (« re-naît« ) est quasiment toujours associé à la perte d’un enfant dans les générations précédentes et suggère un enfant de remplacement, parfois il vient après un Roger (« rejet« ). De même porter le prénom de son grand-père n’est pas anodin. On va investir l’enfant comme son grand-père, le charger d’une mission dont il n’a pas conscience. C’est une façon implicite de dire à l’enfant « sois comme lui« .
Ainsi, nous sommes poussés à payer les dettes psychologiques du passé de nos aïeux et parfois répéter des situations, idées et comportement par loyauté au clan familial. Ceci nous donne le sentiment de ne pas vivre notre vie de façon autonome, consciente et auto responsable fort de notre libre arbitre.
« Nous ne choisissons pasce que l’on nous donne «
Il s’agit pourtant d’une réalité psychologique pour l’enfant dans son devenir adulte. En fait, nous ne sommes pas aussi libres que ce que l’on aime à penser. Nous sommes sous l’influence de nos lignées familiales, pour ne pas dire ‘possédés’ par nos ancêtres, phénomène d’hypnose familiale.
Cette histoire qui arrive jusqu’à nous, nous permet de construire notre génosociogramme dont l’analyse nous est très précieuse. En gros, c’est un arbre généalogique sur lequel on note en plus tous les événements importants des générations qui nous ont précédées : tous les prénoms de nos aïeux, date de naissance, décès, mariage, séparations, accidents, maladies… En observant ces données à travers les générations, une trame apparaît.